Au Brésil, 8,1% de la population vit dans des favelas. Voici le top 10 des capitales selon le pourcentage d'habitants vivant dans des favelas.

Plus de la moitié de la population de 2 capitales vit dans des favelas

Dans une chronique précédente, j'ai abordé le sujet des favelas et dressé le Top 10 des plus grandes favelas du Brésil sur base des données divulguées ce 8 novembre 2024 par l'Institut de Géographie et de Statistiques, l'IBGE.

Au Brésil, 8,1% de la population vit dans des favelas

Les favelas sont des communautés urbaines très denses occupées sans titre de propriété et composées de constructions précaires sans plan d'urbanisme ni infrastructures de base. D'après les données les plus récentes, le Brésil compte 12.348 favelas, abritant 16.390.000 habitants soit 8,1 % de la population. Ces zones urbaines défavorisées sont réparties dans 658 des 5.570 municipalités du pays. 

Top 10 des capitales brésiliennes selon le pourcentage d'habitants vivant dans des favelas

Si on s'en tient au pourcentage d'habitants vivant dans des favelas, deux capitales d'Etat dépassent les 50%. Dans ces deux grandes métropoles, plus de la moitié de la population vit dans des communautés urbaines défavorisées. A l'opposé, Campo Grande (Mato Grosso do Sul) et Goiânia (Goiás), deux capitales de la région Centre-Ouest, affichent les pourcentages les plus faibles avec respectivement 1% et 1,5%.
Voici le Top 10 des capitales brésiliennes selon le pourcentage d'habitants vivant dans des favelas (source: IBGE, recensement 2022, données divulguées le 8 novembre 2024).

10. Rio de Janeiro: 22%

  • Rio de Janeiro (Rio de Janeiro - Sud-Est):  6.211.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 22%
C'est à Rio que les premières favelas sont apparues dans le paysage urbain en 1897, lorsque des soldats revenus d'une campagne militaire dans l'Etat de Bahia ont été autorisés à construire leurs cabanes sur les pentes des collines, des zones sans valeur foncière. Par la suite, les populations les plus pauvres se sont appropriées illégalement d’autres espaces à flanc de montagne pour y ériger des constructions de fortune. En tout, Rio compte près de 800 favelas, dont plusieurs à proximité immédiate des quartiers les plus huppés tels Leblon, Ipanema, Lagoa ou Copacabana.

9. Vitória: 23%

  • Vitória (Espírito Santo - Sud-Est): 370.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 23%
Il est surprenant de constater que près d'un quart de la population de Vitória vit dans des favelas car la ville est régulièrement mise en avant pour sa qualité de vie et citée parmi les capitales où il fait bon vivre au Brésil. Cette situation s'explique par le fait que 40% du territoire de la municipalité est composé de collines d'accès difficile. Ces zones sans valeur foncière attirent les populations défavorisées qui y érigent sans titre de propriété, des constructions précaires.

8. Teresina: 23%

  • Teresina (Piauí - Nord-Est): 866.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 23%
A 350 kilomètres de l'Océan Atlantique, Teresina est la seule capitale de la région Nord-Est qui ne soit pas située sur la côte. La ville fondée en 1852 est connue sous le nom de "ville verte" en raison de ses nombreux parcs et espaces verts ou encore sous le nom de "Mésopotamie du Nord-Est" parce qu'elle est située entre deux importants cours d'eau, le Rio Parnaíba et le Rio Poti, l'un de ses affluents.

7. Recife: 24%

  • Recife (Pernambuco - Nord-Est): 1.489.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 24%
Fondée en 1537, la plus ancienne capitale d'Etat du Brésil est connue comme la Venise brésilienne. Dans la partie sud de la métropole, la plage de Boa Viagem s’étend sur 7 kilomètres, elle est bordée par une barrière de corail qui a donné le nom à la ville. L'endroit est connu pour les attaques de requins et la baignade est interdite à marée haute et à marée basse, au-delà du récif de corail.

6. Fortaleza: 24%

  • Fortaleza (Ceará - Nord-Est): 2.429.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 24%
Fondée en 1726, Fortaleza est la plus grande ville de la région Nord-Est du pays. Si elle a accueilli de nombreux immigrants d'origine portugaise, sa forte croissance démographique a été marquée par l'exode rural de populations fuyant l'intérieur de l'Etat de Ceará, régulièrement touché par de longues périodes de sécheresse.

5. Macapá: 29%

  • Macapá (Amapá - Nord): 443.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 29%
A la frontière avec la Guyane française, Amapá a la particularité de n'être relié par la route à aucun autre Etat brésilien. Sa capitale Macapá est, d'après les dernières statistiques en matière de criminalité, la capitale la plus violente du Brésil. Pour s’y rendre, il n’y a qu’un seul point de départ: Belém, la capitale de Pará. Il faut prendre l’avion, une heure de vol, ou le bateau, une journée de voyage.

4. São Luis: 33%

  • São Luís (Maranhão - Nord-Est): 1.489.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 33%
La ville a été fondée en 1612 par des colons français en l'honneur du Roi Louis XIII. L'occupation française fut de courte durée puisque dès 1615, les portugais rassemblèrent une armée qui chassa les colons français. Ceux-ci tentèrent alors leur chance plus au nord dans un territoire qui est aujourd'hui la Guyane française. 

3. Salvador: 35%

  • Salvador (Bahia - Nord-Est): 2.418.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 35%
Lieu de convergence entre les cultures européenne, africaine et amérindienne, Salvador a été la première capitale du Brésil. La vieille ville composée d'une multitude de bâtiments du 17e siècle et d’églises baroques a été magnifiquement préservée et restaurée, elle surplombe la baie de Tous les Saints, la deuxième plus vaste de la planète.

2. Manaus: 56%

  • Manaus (Amazonas - Nord): 2.280.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 56%
Sur les rives du Rio Negro, à proximité de son confluent avec l'Amazone, Manaus est la principale porte d'entrée de la forêt amazonienne mais également un important pôle industriel. La ville a connu son heure de gloire dans la seconde moitié du 19e siècle grâce à la récolte du latex, matériau de base pour la fabrication du caoutchouc et grâce à son port fluvial. Manaus était alors appelée le "Paris des Tropiques".

1. Belém: 57%

  • Belém (Pará - Nord): 1.489.000 habitants
  • Habitants vivant dans des favelas: 57%
Quatre parmi les vingt favelas les plus peuplées du Brésil se trouvent à Belém, la capitale de Pará. Principal port d'accès au bassin amazonien, la ville se trouve à une centaine de kilomètres de l'Océan Atlantique, sur la rive droite de la large baie que forment les fleuves Tocantins et Pará, dans la partie sud de l'immense delta de 'Amazone.