Les 3 frontières: Brésil, Argentine et Paraguay

"Vivre au Brésil" - Le lieu symbolique des "3 frontières" Brésil, Argentine et Paraguay se situe au confluent de Rio Paraná et du Rio Iguaçu, en aval des Chutes d'Iguaçu

Les 3 frontières: Brésil, de l’Argentine et Paraguay

Le lieu de convergence de ces trois pays se situe au confluent du Rio Paraná et du Rio Iguaçu, quelques kilomètres en aval des célèbres Chutes d'Iguaçu, l'un des trois grands spots touristiques d'Amérique du Sud, avec Rio De Janeiro et le Machu Picchu au Pérou.

"La rancœur tenace du Paraguay"

Chaque pays a dressé sur sa rive une borne symbolisant ce point de rencontre. Du côté argentin comme du côté brésilien, un obélisque triangulaire symbolise les trois pays alors que du côté du Paraguay la borne est quadrangulaire.
Il s’agit d’une volonté délibérée du Paraguay pour marquer son opposition à ses deux voisins. Lors de l’érection de ces monuments au début du 20e siècle, la rancœur du Paraguay était encore très vive à l’encontre de l’Argentine et du Brésil à cause de la grande guerre qui les opposa au 19e siècle. Pour les détails, voyez l'histoire du Brésil, de 1822 à 1889. Sachez que pendant cette guerre effroyable, la moitié de la population du Paraguay périt.
Ces trois bornes sont implantées sur des belvédères en haut des rives, de part et d’autre du Rio Iguaçu pour le Brésil et l’Argentine et sur la rive du Rio Paraná pour le Paraguay. Elles constituent de véritables attractions touristiques (musées, commerces…) et offrent de jolies vues sur le confluent et les autres pays.

"Puerto Iguazu, du côté argentin"

En principe le Mercosul, le Marché commun sud-américain créé en 1991 par le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, autorise la libre circulation des personnes et des biens. Cela c’est la théorie car pour franchir la frontière entre le Brésil et l’Argentine, ne serait-ce pour passer une journée du côté argentin, les documents d’identité de toutes les personnes sont attentivement contrôlés et les bagages scannés comme dans les aéroports. Sur des kilomètres, des files de voitures patientent aux postes frontières.
Dans le minibus qui m'emmenait en Argentine avec une bonne dizaine de brésiliens, le guide avertit que les habitudes culinaires dans ce pays sont différentes de celles du Brésil et plus proches des goûts européens. Par exemple, le riz n’accompagne pas tous les plats et les viandes ne sont pas servies très cuites comme au Brésil. Quel bonheur que de pouvoir manger un filet de bœuf saignant et déguster un bon vin argentin.
Près de la petite ville de Puerto Iguazu, un site mérite la visite : “La Aripuca” qui signifie "piège" en Guarani, une langue amérindienne. Ce petit parc très paisible et reposant est consacré à protection de la forêt. On y découvre parmi une dizaine de structures en bois, une gigantesque cabane construite avec des troncs d’arbres centenaires d'un diamètre impressionnant. Une maison de géants.

"Ciudad del Este, zone franche au Paraguay"

Pour passer du Brésil vers le Paraguay, les files de voiture sont encore plus denses que vers l’Argentine. De l’autre côté du pont qui enjambe le Rio Paraná se trouve Ciudad del Este, une zone franche qui grouille d’échoppes et de camelots en tout genre. Un endroit moitié souk, moitié cour des miracles qui concentre tous les trafics. Pour éviter d’être assaillis par les vendeurs et pour éviter les faux en tout genre, mieux vaut se réfugier dans les immenses centres commerciaux dont les entrées, situées au milieu de cet incroyable fouillis, sont gardées par des vigiles. Certains de ces grands magasins sont très luxueux (par exemple Sax ou Monalisa) et on y trouve à des prix inférieurs à ceux affichés au Brésil, les produits des plus grandes marques internationales : montres, vêtements, parfums, électroménager, alcools… De même que des restaurants et des bars de qualité.

"Foz do Iguaçu, au Brésil"

Foz do Iguaçu, du côté brésilien, est une ville de province récente et sans charme particulier qui compte 250.000 habitants. Pourtant, c’est la ville la plus visitée du Brésil après Rio de Janeiro à cause bien entendu des Chutes d’Iguaçu. Quelques sites proches de la ville valent le détour, ainsi que bien entendu le barrage d’Itaipu.
A côté de l’entrée du Parc national des Chutes, le Parc des Oiseaux (Parque Das Aves) constitue un lieu incontournable. Sur 1,5 kilomètre, un circuit pédestre nous fait découvrir au milieu de la forêt tropicale plus de cent espèces d’oiseaux, perroquets, toucans, ibis rouges, vautours, aigles… Ainsi que des papillons et quelques reptiles. De temps à autres, le sentier traverse d’immenses volières. Un réel émerveillement.
Entre la ville et le barrage d'Itaipu, un temple bouddhiste entouré de plus de 120 statues et d’un bouddha de 7 mètres de haut, fut érigé en 1996 par la communauté chinoise des trois pays. Situé dans un immense jardin, l’ensemble dégage une grande beauté et respire la sérénité. A ne pas oublier, parmi les nombreux points d’intérêt de cette région des trois frontières.

"Le barrage d'Itaipu"

Le barrage d’Itaipu se situe sur le fleuve Paraná, à 10 kilomètres en amont de Foz do Iguaçu, entre le Brésil et le Paraguay. C’est le plus grand du monde, après le barrage des Trois Gorges en Chine. Ce gigantesque ouvrage a été élu en 1994, l'une des “sept merveilles du monde moderne” par “l’American Society of Civil Engineers” comme le tunnel sous la Manche ou le canal de Panama. 
Le barrage mesure plus de sept kilomètres de long et la hauteur de l’ouvrage culmine à 225 mètres. La centrale hydroélectrique associée produit 90% de l’énergie du Paraguay et 20% du Brésil.
Le chantier a débuté en 1970 et fut d’une ampleur phénoménale. Tout d’abord, la “Cascade des Sept Chutes” fut engloutie en 1982. Cet ensemble de chutes regroupait 19 cascades principales et près de 300 chutes mineures. Elle était la plus importante chute d’eau au monde, son débit était 5 fois supérieur à celui des chutes du Niagara et sa beauté égalait celle des Chutes d’Iguaçu. Le cours du Rio Paraná, le septième plus grand fleuve du monde fut déplacé. La quantité d'acier utilisée fut équivalente à 380 fois la Tour Eiffel, le volume de ciment utilisé, quinze fois supérieur au chantier du tunnel sous la Manche et le volume creusé, huit fois supérieur.