Les tentatives de conquête française du Brésil

 

"Vivre au Brésil" - Les idées des Lumières ont durablement marqué le Brésil… contrairement aux tentatives françaises d’implantation

Les tentatives de conquête française du Brésil


Si les tentatives françaises d'implantation au Brésil ne furent guère couronnées de succès, le positivisme d'Auguste Comte, héritier du renouveau intellectuel et culturel des Lumières ainsi que la France, le pays où ce mouvement philosophique s'est principalement développé, ont profondément et durablement marqué l'élite brésilienne. Aujourd'hui encore la langue française et la culture française jouissent d'un grand prestige au Brésil.


"La France Antarctique"


En l’an 1500, les portugais découvrent le Brésil et 55 ans plus tard, la France qui ne respecte pas le traité de Tordesillas qui lie espagnols et portugais (voyez "L'histoire du Brésil de 1500 à 1690") décide d’implanter une colonie sur la côte brésilienne. Deux navires et 600 personnes commandés par le vice-amiral Villegagnon abordent dans la baie de Guanabara, la baie de Rio de Janeiro. L’idée de Gaspard de Coligny, ministre et amiral de France, qui plus tard deviendra le chef des huguenots, est d'y fonder une colonie où les protestants français pourront jouir de la liberté de culte au côté des catholiques. 

Sur une petite île de la baie, les français érigent le “Fort Coligny” et par la suite, plusieurs centaines d’autres colons rejoignent les premiers arrivants. Ils s’installent sur la terre ferme, en face de l’île, dans le quartier actuel de Flamengo à Rio. Mais rapidement, les problèmes d'adaptation à ce nouvel environnement, les difficultés d’établir des rapports avec les indiens et les conflits entre protestants et catholiques, dressent les colons les uns contre les autres. L'aventure de la France Antarctique, le nom de la colonie, se termine en 1560 lorsque les portugais rasent le Fort Coligny. Rio de Janeiro sera officiellement fondée par les portugais en 1565. 

Notons que la petite île où se trouvait le Fort Coligny porte aujourd'hui le nom de “Ilha de Villegagnon”. Située non loin de la plage de Flamengo, juste à côté de l’aéroport “Santos Dumont”, elle abrite aujourd’hui l’école navale brésilienne. 


"La France Equinoxiale”


Une autre colonie française, la France Equinoxiale (c’est-à-dire proche de l’équateur, là où les jours et les nuits ont la même durée) fut fondée en 1612, lorsque 500 colons débarquent sur la côte nord du Brésil. À la différence de la France Antarctique, cette entreprise coloniale n'était pas motivée par la volonté d'échapper aux persécutions religieuses. Les colons fondèrent Saint-Louis, en l'honneur du Roi Louis XIII. Aujourd'hui São Luís (Saint-Louis en portugais) est la seule capitale d'État du Brésil à n'avoir pas été fondée par les Portugais ou les Brésiliens. En 1615, les Portugais rassemblèrent une armée qui chassa les colons français. Les français tentèrent alors leur chance plus au nord dans un territoire qui est aujourd'hui la Guyane française. 


"La vénération du positivisme d'Auguste Comte et de la France"


La fin du 19e siècle au Brésil, fut marquée par la disparition de l’Empire au profit de la République, à l’instigation d’intellectuels fortement influencés par le positivisme d’Auguste Comte, héritier du renouveau intellectuel et culturel des Lumières. Au cours du 18e siècle partout en Europe et en particulier en France, le mouvement des Lumières avait pour but de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances, de faire triompher la raison sur la foi et les croyances. la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé. 

L’élite brésilienne fut séduite par le culte positiviste et par 'idée de régénération morale par la rationalité scientifique. Au Brésil, les partisans les plus fervents de la doctrine, avaient pour d’Auguste Comte, son fondateur et pour la France, sa patrie, une profonde vénération. Le 15 novembre 1889, des républicains membres de la franc-maçonnerie brésilienne et adeptes du positivisme, hostiles à l’idée de monarchie, organisent un coup d’État et la république est proclamée. A cette occasion, le drapeau actuel (voyez la "Signification du drapeau brésilien") est créé, un globe bleu marine dans un losange jaune sur fond vert. Ce globe est coupé en son centre par une bannière sur laquelle figure les mots “Ordem e Progresso”. Ces mots “Ordre et Progrès” résument la devise d’Auguste Comte “L'amour pour principe et l'ordre pour base; le progrès pour but”.


"Le prestige de la culture et de langue françaises"


Comme c’est le cas dans toute l’Amérique Latine, l’influence et le prestige de la culture et de langue françaises sont bien présents au Brésil. Parler ou apprendre le français est synonyme de raffinement et d'élégance.

Le Brésil compte un réseau de plus de 40 “Alliances françaises” réparties dans tout le pays, des associations qui ont pour objectif la diffusion de la langue et de la culture française. La plus ancienne, l'Alliance française de Rio de Janeiro, a été fondée en 1885 et fait partie des 10 plus importantes Alliances du monde.

D’après l’Observatoire Démographique et Statistique de l’Espace Francophone, 620.000 personnes parlent le français au Brésil et 150.000 personnes apprennent la langue.

Le français est perçu comme la référence en matière de mode, de luxe et de distinction. Les noms à consonance française fleurissent dans les quartiers chics, des noms d'immeubles de prestige, de commerces ou de restaurants. “Victor Hugo” par exemple, est une marque de sacs à main très prisée par les brésiliennes élégantes.